LAPAROSCOPIE ou CŒLIOSCOPIE LORS DE L'ANGIOCHOLITE

La voie d’abord coelioscopique utilisée pour la première fois par Philippe Mouret à Lyon en 1987 pour la cholécystectomie, elle s’inscrivait dans la logique des efforts pour réduire la voie d’abord nécessaire à la réalisation de cette opération : incision médiane sus-ombilicale, puis incision sous costale droite, puis mini laparotomie, ainsi que les conséquences fonctionnelles postopératoires liées à cette voie d’abord.

Installation de l’opéré

L’opéré est en décubitus dorsal. La tête repose sur une têtière en gélatine. Un des membres supérieurs repose sur un appui-bras rembourré fixé et en abduction inférieure à 90°, l’autre bras est installé le long du corps dans une gouttière de Quénu protégée pour permettre le passage de l’amplificateur de brillance.
Les membres inférieurs sont en abduction. Les jambes sont placées sur des portejambes de Goepel avec des genoux fléchis à 5°. Une cale pubienne est mise en place pour pallier le glissement de l’opéré sur la table d’opération lors de la mise en proclive. Le malade est mis en proclive de 10 à 20° et en roulis vers la gauche.
La colonne de vidéo est installée à la droite de l’opéré.La position en « double équipe » permet à l’opérateur de se placer entre les jambes écartées de l’opéré.

Anesthésie

La chirurgie abdominale sous coelioscopie nécessite une anesthésie générale avec intubation. Une sonde nasogastrique est mise en place soit de façon systématique, soit à la demande de l’opérateur.

Disposition des Trocarts

Position des trocarts et des intervenants
Le trocart optique est de calibre 10 mm et placé à l’ombilic. L’optique de la caméra est introduite par le trocart ombilical.
La pression du doigt sur l’endroit choisi pour chacun des autres trocarts est validée par le contrôle visuel coelioscopique et ils sont introduits sous contrôle de la vue.
Le trocart épigastrique est de calibre 5 mm. Il est utilisé pour l’introduction d’une pince à préhension fenêtrée qui est confiée à la main droite de l’aide.
Le trocart latéral droit a un calibre de 5 mm Ce trocart sert à l’introduction d’une pince à préhension utilisée par la main gauche de l’opérateur il est également utilisé pour l’introduction de la pince à cholangiographie.
Le trocart opérateur est de calibre 10 mm situé à gauche de la ligne médiane, il sera utilisé pour le branchement de l’insufflation du gaz afin d’éviter la formation de buée sur l’optique.
Si la cholangiographie per opératoire identifie la présence de calculs dans la voie biliaire principale il est nécessaire de mettre en place un trocart supplémentaire.
Une sonde à panier introduite par le trocart latéral droit.
Le trocart supplémentaire de 10 mm est placé le long du rebord costal droit il sera utilisé pour les manœuvres d’extraction et pour la cholédoscopie de contrôle.

Création du pneumopéritoine

Deux techniques sont habituellement utilisées pour la création du pneumopéritoine. La première dite «fermée» utilise l’aiguille de Palmer ou de Veress qui est introduite dans la cavité abdominale pour l’insufflation du gaz suivie par l’insertion à l’aveugle du premier trocart.
La seconde, dite technique «ouverte», a été décrite par Hasson et consiste à introduire le premier trocart de façon « chirurgicale » sous contrôle de la vue et il sert ensuite pour l’insufflation.

Cholécystectomie

La dissection du lit vésiculaire est faite de façon rétrograde, les feuillets de la séreuse vésiculaire sont incisés au crochet coagulateur ou aux ciseaux, la section du péritoine doit être faite en restant à distance du foie, le décollement et la dissection de la vésicule sont facilités par le contre-appui fourni par l’aide qui soulève vers le haut le lit vésiculaire, pour ce faire, il peut déplacer la pince ou l’aspirateur simplement appuyé dans le lit vésiculaire ou saisir avec la pince la berge de péritoine qui a été laissée du côté hépatique.
Au cours de cette dissection, il est recommandé de clipper les petits canalicules rencontrés car il peut s’agir de canalicules biliaires accessoires se jetant directement dans la vésicule.
Lorsque la vésicule a été complètement libérée, elle est placée dans un sac plastique qui en facilitera l’extraction sans risque de souillure puis elle sera placée temporairement dans l’espace interhépatodiaphragmatique droit.
Même si l’intervention a eu lieu dans des conditions idéales, il n’est jamais inutile à ce stade de vérifier l’absence de tout écoulement suspect, biliaire notamment, et la qualité des clips placés sur l’artère et le canal cystique.
Toute hémorragie détectée au cours de cette vérification doit être contrôlée par une électrocoagulation la plus sélective possible.
Le choix de l’orifice pour l’extraction était classiquement l’ombilic, il répond avant tout à une préoccupation d’ordre esthétique, en pratique, l’orifice ombilical est sujet à infection et la fragilité relative de sa fermeture en un plan aponévrotique, une alternative est l’orifice du trocart« opérateur » qui a l’avantage de pouvoir être fermé en deux plans aponévrotiques.
La vésicule et les calculs qu’elle contient seront extraits à l’intérieur de la protection du sac en s’aidant d’une traction douce, d’une dilatation si nécessaire de l’orifice aponévrotique, de la ponction ou de l’aspiration du contenu bilieux de la vésicule, ou de l’extraction, avec ou sans fragmentation à la pince, des calculs à l’intérieur de la vésicule.

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